Jeune
artiste autodidacte, Lionel Le Jeune a rejoint une remarquable
maîtrise de la technique picturale tout en s'exprimant
dans un langage original, grâce aussi à l'étude
de l'histoire de l'art, aucunement insensible à la
leçon des maîtres, les Primitifs italiens
en particulier.
Traitant ex professo les genres traditionnels de la peinture,
Le Jeune nous frappe, en outre, à travers son style et
l'harmonieux mélange de ses couleurs.
Telles les ombres qui se promènent dans les scènes urbaines, les éléments
des ses natures mortes sont autant de personnages figés au milieu d'une
action, comme pour une photo de famille. Avec un résultat étonnant
: les natures mortes nous apparaissent comme des scènes de vie.
Fort d'une sensibilité et d'un regard qui lui permettent de capturer des
instant parfois ordinaires en les rendant uniques, Le Jeune, avec ses oeuvres,
laisse le spectateur difficilement insensible : ses scènes de vie nous émeuvent,
nous mettent mal à l'aise, nous capturent avec leur perceptible fond de
tristesse qui ne naît pas de l'isolement des personnages mais de leur solitude.
L'action reste intemporelle et aux questions relatives aux protagonistes de ses
toiles :
" D'où viennent-ils ? Où
iront-ils une fois sortis de la scène ?
" Une
réponse s'impose :
" Nulle part sans doute ".
L'action durant le temps d'un regard, elle ne se situe ni dans
le passé, ni dans le présent, ni moins dans le
futur, mais dans le monde imaginaire qu'il a créé.
Aurora Macchia Conservateur des Biens Culturels |